Que d’émotions !!! Tellement que l’on peut dire que j’ai failli être déroutée par la réception donnée par le Consulat de France à Bombay pour le 14 juillet.
J’ai d’abord éclaté de rire : le carton d’invitation portait en effet nos deux prénoms et noms mélangés. Ce qui donnait un truc comme Tac Skunk et Moufette Squirrel, au lieu de Tac Squirrel et Moufette Skunk. Sympathique, je dois dire, et très égalitaire ! A refaire…
Puis j’ai eu peur : la queue menant à la « Crystal Room » du Taj Mahal Hotel n’en pouvait plus de s’allonger, avec des gens irrrrk devant, derrière, partout !, et je commençais déjà à grogner quand j’ai enfin pu entrer dans la salle… et me retrouver happée par la masse de personnes inconnues, serrées, collées. On ne pouvait s’entasser plus. Quel succès, mais quel succès, les soirées de monsieur le Consul ! La peur s’est transformée en panique quand je me suis rendue compte que jamais le buffet prévu ne réussirait à combler tous ces appétits féroces : la preuve, je n’ai pas eu de saumon et le champagne a manqué tôt…
J’ai ensuité été étonnée : je m’attendais à un pince-fesse des plus guindés (un pince-fesses de culs serrés : ohhhhhhh, je suis méchante…), avec robes à falbalas (chapeaux ?) et sourires crispées de celles qui pensent qu’une fois à l’étranger toute Française devient une ambassadrice de la mode, du bon goût, du charme et de la tenue (ce n’est pas de moi…). Mais elles étaient finalement peu nombreuses : l’assemblée était décimée par les vacances en France et la mousson. La fuite des tropiques vers la mère-patrie semble inéluctable en cette période de l’année, laissant la place aux Indiens, aux jeunes Français parvenus ici on ne sait pas trop comment mais étant bien contents de la chose, et quelques touristes de passage encore plus surpris que moi de se retrouver là. Cette configuration me convenait parfaitement…
Alors de pince-fesse point. La partie officielle m’a presque plue : je m’attendais à de l’auto-congratulation ennuyeuse, alors que le discours de monsieur le Consul fut simple et de bon goût (qu’il a prolongé sur la piste de danse avec beaucoup d’entrain ; mais pourquoi avoir commencé par le discours en anglais ? Mystère…) ; quant au discours du représentant du Maharashtra, j’ai adoré. Je reste sur l’idée qu’il faut absolument continuer à visionner les discours soviétique de l’époque stalinienne : cela donne un style et un ton tellement… tellement. Surtout quand on est invité d’honneur de la France pour la fête nationale, et que l’on clôt le discours par « Jai Hind ! Jai Maharashtra ! » (vive l’Inde, vive le Maharashtra !) en oubliant la France. Mouahahahahahah !
Sinon, les Français, y z’étaient pô drôles, y chantaient pô. La Marseillaise ? Le version la plus effroyable, pire que celle de Mireille Mathieu, tu imagines ? Il aurait fallu couvrir cela de voix tonitruantes et avinées, mais non, z’ont pas voulu. Dommage. D’autant que pendant les hymnes repassait cette image terrifiante (là, sur ta droite…). En revanche, y z’ont dansé grave. Moi aussi. Il faut dire que la bande-son était excellente pour une fête nationale française en Inde : Boney M, ABBA et Michael Jackson (digne d’un rallye parisien, n’est-ce pas ? Il ne manquait qu’Indochine…). Aux côtés des stars de Bollywood (paraît que hkjhjhgjhgjgjhga était là : aucune idée de qui elle est, mais c’est une grande star) et de vieux Indiens sikhs endiablés, on a assuré comme des fous.
Tout ceci, et le fait d’avoir été en bonne compagnie, aurait presque pu me réconcilier avec la France en Inde qui, au moins quand il s’agit de faire la fête, assure un minimum…