Tortues Géniales

Cet épisode m’a laissée songeuse [et un peu remplie de jugement à l’égard de mon prochain…].

Lors d’une escapade avec les enfants de #LuiCestCuir, nous avons passé quelques heures dans un zoo [lieu qui en soi déjà pose un grand nombre de questions, conditions de vie et de soin des animaux, principe même du zoo, mais là n’est pas mon affaire cette fois] : en plein été, cris éraillés d’au moins quelques millions de bambins en plein soleil, parents étudiant militairement la carte du lieux pour tracer un itinéraire dont ils ne complèteront en fait qu’un cinquième puisque l’essentiel du temps sera consacré, on le sait, à jubiler face aux otaries se rassasiant de poissons en plein vol et de tomber amoureux des pandas roux en train de caracoler de branche en branche.

Passant en revue les animaux les uns après les autres, la surexcitation des enfants grandit à mesure que l’après-midi avance et que l’épuisement de leurs parents se fait plus intense : il faut crapahuter, retenir les mains qui se tendent trop loin, et synthétiser en deux mots les panneaux explicatifs dont les enfants n’ont pas grand-chose à faire. Et dans toute cette joyeuse débandade soudain un son…

Des coups secs, répétés, et un grognement rageur.

Mais vraiment rageur le grognement, du genre de celui qu’émet le singe hurleur dans la jungle guatémaltèque.

Soit un soigneur du zoo s’est laissé enfermer dans un des enclos par un chameau particulièrement habile, soit un visiteur a vraiment du mal à ouvrir son cornet de glace. Cela résonne en tout cas sur toute la colline et vers ce son convergent donc les regards curieux des parents et des hordes d’enfants enthousiastes.

Nous approchons progressivement de l’enclos d’où provient le bruit, et je vois des enfants courant à toutes jambes vers l’enceinte d’une part, et des parents éloignant prestement les-dits enfants d’autre part.

Nous approchons encore :

Maman, maman, regarde, pourquoi elle fait ça la tortue ?

Car en effet, avec une fougue épique qui démentit la fable, monsieur Tortue est en train de lutiner madame Tortue. C’est lui qui émet ce grognement, et ce sont leurs carapaces qui claquent l’une contre l’autre.

Et la réponse unanime de tous les parents croisés à ce moment-là ?

Jules-Edouard, viens par là, viens ! Les zèbres sont là-bas, viens voir comme ils sont beaux les zèbres !

TOUS.

Moi, quand mes élèves me demandent, sur une carte de la mondialisation, pourquoi on ne peut pas dire « échangisme« , je dois leur répondre…

Parents de ce jour-là, je vous juge un tout petit peu.

 

HIIIIIIIIIIIII !!!(2)Boah...(0)

5 commentaires

  1. bien sympa ce récit! comme quoi...même au zoo (dont je partage vos réserves!) l'amour (ou l'instinct de survie de l'espèce?) a sa place...mais pas dans les têtes de certain-e-s

    HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)
    • @Irène : Et un moment très drôle sur le coup ! Je comprends malgré tout un peu (mais un peu seulement 😉 ) la gêne des parents, car le bruit de colère et de rage ne donnait pas une image extrêmement douce et romantique de l'acte même... 😉

      HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)

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