Zola in India : l’histoire de Dalilo (conclusions).

Première déduction : comment savoir si c’est la vérité ou non ? Aucun indice, l’envie d’être juste et de bien faire nous taraude avec toujours ce doute qui s’insinue avec l’expérience. Mais l’éducation judéo-chrétienne implique que l’on préfère se faire avoir, plutôt que d’avoir refusé d’aider.

Deuxième déduction : une évidence, il n’y a ni système de sécurité sociale, ni accueil médical gratuit, ni aide aux veuves (son père est mort deux ans auparavant), ni aide aux personnes pauvres et aux soutiens de famille évidemment…

Troisième déduction : le chauffeur n’a pas cet argent d’avance car l’épargne est presque strictement impossible en Inde dans les milieux défavorisés. Pourquoi ? Pas de compte en banque le plus souvent, l’argent est donc dans la poche avec toutes les possibilités de le perdre, se le faire voler et surtout se le faire réquisitionner par les proches (famille, amis et entourage). Il semble que l’argent file entre les doigts dès que l’on en gagne un peu : pour payer les nécessités quotidiennes, mais surtout pour rembourser les intérêts des emprunts (même pas l’emprunt lui-même, faut pas pousser).

Troisième déduction : la solidarité, mon arrière-train ! De tontines, point. De micro-finance, point. Quand on est Indien et pauvre, on ne peut compter que sur soi-même et mieux vaut se méfier de ses proches.

Quatrième déduction : pas de liquidités et réquisition par la famille de la paye signifie aussi que le chauffeur n’a jamais sur lui les quelques roupies nécessaires pour prendre le bus ou se payer un déjeuner. Au bout de plusieurs fois, nous avons du lui demander comme à un enfant de penser à apporter son argent pour ses propres dépenses dans la journée ; ce qu’il a oublié, exprès ou non là n’est pas le problème, toujours est-il qu’il se trouve dans la position de quémander alors même qu’il a reçu sa paye la veille.

Cinquième déduction : le fait d’emprunter n’a pas du tout la même valeur et la même fonction en Inde. C’est une évidence du quotidien, ce qui fait que l’on peut vivre et qu’il n’est même pas envisageable de supprimer malgré les taux d’intérêt usuraires. Il n’y a aucune hésitation, puisque de toute manière, par un biais ou un autre, on passera sa vie à rembourser tel ou tel. Alors, on s’endette auprès des parents, des voisins, des mafias, qui se font tous une joie de prélever encore et encore. Le taux de suicide pour endettement est gigantesque (notamment chez les paysans, mais pas seulement : Dalilo nous a dit que s’il n’avait pas ses enfants, il se jetterait sous un train. Que l’on y croit ou pas, qu’il s’agisse de chantage ou non, de volonté de culpabiliser ou non, il est toujours difficile d’entendre ceci dans la bouche de quelqu’un qui travaille pour vous).

HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)

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