Lutineries et Nains de Jardin en Islande

Islande Maison

De la tôle, et puis… rien.

Il faut annoncer immédiatement la chose : j’ai beaucoup de mal avec les maisons des pays protestants.

Oui, je commence fort : GROS préjugé géo-urbano-religio-culturel, soutenu par de nombreux séjours et quelques mois dans des régions ultra-rhénanes que fondamentalement, dès l’origine, je goûte très peu. Stéréotype donc et rejet épidermique inexplicable : le simple survol de l’aéroport de Zurich me donne des boutons… Je tente régulièrement de me forcer, mais même avec un centre de la ville paré de couleurs chaudes pour faire oublier les aléas climatiques, la rigueur des alignements d’habitations et la rectitude des esprits, d’Amsterdam à Stockholm, de Köln à Francfort-sur-le-Main, je suis en état de stress pré-traumatique.

Je renifle de loin les maisonnettes proprettes soigneusement alignées le long d’une rue non moins proprette, je me cabre en pensant aux intérieurs douillets pour lutter contre l’extérieur menaçant : dentelles crochetées de génération en génération le soir, bibelots et assiettes en vue sur un buffet, meubles cirés chaque samedi, pour laisser tout loisir le dimanche d’aller au temple ou à l’église. Trop policé, trop parfait, trop suspect !!! Mais étonnamment, j’aime les villes anglaise, écossaises et surtout galloise : la perfide Albion a joué une autre carte (mais laquelle ?).

Islande Maisons

Islande Vestmann

En tout cas, l’Islande n’a pas échappé à ma perfecturbanophobie fort idiote. Dès la banlieue de Reykjavik, j’ai vu. De sempiternelles maisonnettes basses plus ou moins en tôle ondulée, bien mignonnement identiques, dont on tente dans le centre de la capitale de faire oublier la tristesse par des couleurs vives. La tôle ondulée permet de se passer de bois, introuvable sur l’île, et pour mon oeil fatigué d’échapper au badigeon ocre qui fait ressembler n’importe quelle ville d’Europe centrale à de trèèèèès jolis Disneyland.

Des lignes strictes et simples, des baies vitrées plutôt importantes vu le climat : mais on ne regarde pas à l’économie thermique dans un pays où l’on dispose de la géothermie à ne plus savoir qu’en faire. Et, derrière les rideaux crochetés apparaissent… du molletonné, des bibelots, des couleurs pastels et… râââââââ… J’ai donc ressourcé mon manque de bazar urbain en rêvassant… et les lutins islandais en ont profité pour se venger de moi et de mes préjugés :

– le Trou de Hobbit : 12m² au sol, dont 6m² pour les moutons. Tout confort, excellente isolation en mousse et gazon locaux. Petit inconvénient non pris en charge par le propriétaire : les éboulements de la falaise au-dessus. Gandalf trouvera bien une solution. Avantage certain : la possibilité de faire pousser son basilic à même le mur de sa demeure… hmmm… ah oui : le basilic ne pousse pas dans ce vent et ce froid. Alors…

Islande Maison herbue

… tu pourras te rendre dans un endroit idéal pour songer au basilic que tu ferais pousser et goûterais si tu avais opté pour un climat plus clément (genre l’Italie) :

– la fort sympathique et touffue Eglise-sous-mottes-de-gazon : 30m² au sol, et toujours la moitié pour le bétail moutonnant. Tu peux y passer les longues soirées d’hiver à réfléchir à des blagues graveleuses que je me garderais bien d’écrire ici. [Ce blog est très temporairement censuré de toute blague olé-olé.] Mottes-sous-gazon, construite en 1883, est visible dans le… nan ce n’est même pas un hameau… entre les trois autres maisons qui composent le lieu-dit de Hof sur la Route 1. A ne surtout pas confondre avec la Route 2. L’autre route.

Islande Eglise herbue

Je pensais avoir fait le tour non du pays mais de l’habitat et partais noyer ma tristesse dans une bière glaciaire au doux nom de Viking, mais les lutins n’avaient pas dit leur dernier mot :

– ce superbe Pussy Palace : avec sa décoration dans le vent, au sens propre comme figuré, rappelle que l’Islande peut parfois laisser son luthéranisme s’engouffrer dans une originalité échevelée soit par de (paraît-il) fabuleux rundturs consistant à aller de bar en bar toute la nuit d’hiver à Reykjavik en buvant le plus possible (d’où le nombre important d’enfants non reconnus ?), soit par le non moins fabuleux festival des îles Vestmann où sans aucun doute chaque Islandais a perdu sa virginité depuis 1874, lors de la fête nationale. N’ayant participé ni à l’un ni l’autre [ai-je entendu quelqu’un ajouter « et donc étant sobre et vierge » ?], j’ai pu prendre cette photo qui dévoile la face cachée de l’Islande…

Islande Pussy Palace

This is Babylone.

– autre option : tu peux aussi te contenter d’une sobre maison en béton-tôles blanche et grandes baies vitrées comme 299 999 autres de tes concitoyens MAIS faire éclater toute ta démence dans un grand jardin dont je me garderais bien de commenter le détail…

Islande Nains de jardin 4

Islande Nains de jardin 2

Islande Nains de jardin 3

Islande Nains de jardin

OH BON SANG, IL TOURNE LA TETE, IL VA NOUS VOIR, COOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOURS !!!

Je te parlais de lutins.

Je n’ai pas affabulé.

Ils sont là : maison blanche, rideaux blancs ornant joliment les fenêtres, voiture solide, drapeau dressé et maison de lutin joliment décorée. La vie islandaise…

Islande Maison aux Lutins

HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)

4 commentaires

  1. Hum hum,des origines islandaises expliqueraient peut etre le gout prononcé de ma mère pour ces horribles "choses"...

    HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)
  2. Hiiiii,j'avais raté l'éclosion du billet! Es -tu bien sûre de ne pas avoir croisé Njall le brûlé ou Gisli Sûrsson ? Et à défaut de basilic ,une joubarbe saura te protéger des mauvais esprits qui volent au dessus de ton toit !

    HIIIIIIIIIIIII !!!(0)Boah...(0)

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