Plonger dans les Méandres (feat. Joaquin Ferrer)

La dernière journée de cours à peine finie et ma première pensée a été… tant à faire !!!

Voici venue la pression des vacances véritables, où il faudrait accomplir tout ce à quoi l’on rêve : dormir, voyager, prendre du temps pour soi, lire, écrire, s’avancer jusqu’à très loin dans son travail, faire un grand ménage, voir ses amis, cuisiner, se retrouver en famille, visiter des expositions et des musées… Le millefeuille du « A faire obligatoirement » / « A faire, ce serait vraiment bien » / « A faire parce que j’en ai besoin » / « A faire parce que j’en ai envie ».

Bien évidemment, comme les journées de cours, celles de vacances n’ont pas plus de 24 heures disponibles. La Frustration approchant à grands pas, tu te retrouves dans les froides rues d’une dernière nuit d’octobre à hurler « CES VACANCES JE DOIS LES BOUFFER JUSQU’A LA MOËLLE !!! »…

… ce qui 1) n’est pas la bonne méthode pour en profiter, 2) est en revanche une excellente occasion de recevoir une ration de bonbons.

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Faisons le point.

Juste avant les vacances, il y a eu ce que j’appelle la Période-Entonnoir : deux semaines de carambolage d’heures de cours, d’heures de formation, d’heures de stage et d’heures de réunion pour préparer de futures formations. A plus d’une trentaine d’heures de présence, quelques heures de corrections et préparations le soir, et 20 heures par semaine passées en divers trains, métros et bus, je suis sortie de là lessivée et sans aucune envie d’à nouveau organiser, planifier, puisque c’est ce que je fais chaque minute de chaque jour de chaque semaine. Avec pour seule envie du moelleux ! de l’indécis ! de l’inconnu ! du néant ! malheureusement réfrénée par le sentiment de « n’avoir rien fait »… que faire, que faire… STOP.

« Continuité/Discontinuité », 1984.

Alors je cherche les déclencheurs qui m’extraient du quotidien. Partir à l’étranger est de loin la méthode la plus efficace pour moi : parler une autre langue, se plonger dans d’autres habitudes, chercher où dormir et où manger… être ailleurs, mettre au repos un certain moi pour en solliciter un autre. Cet état, je l’atteins presque en écrivant, farfouillant mes souvenirs ou des photos, laissant le flux des mots submerger mon clavier… mais l’envie de publier est joueuse, tout comme celle de lire, ce que je parviens à nouveau à faire après une période où je ne parvenais plus à trouver la concentration ou d’auteur à mon goût.

Et soudain, des labyrinthes ont surgi des mois passés. Et dans lesquels je n’ai rien eu à faire qu’à me laisser sombrer. Méandres de traits fins, pleins, repris, entrelacés, chez Joaquin Ferrer rien n’est statique, ni les choix stylistiques, ni les formats, ni l’inspiration. Cet artiste cubain si parisien a depuis des décennies goûté, assemblé, essayé, il s’est aventuré et a peint des oeuvres débordantes de vie et hypnotiques tout à la fois. L’abstraction sensuelle, celle qui attire l’oeil et sans jamais le brusquer l’entraîne à aller plus loin, plus profond, ailleurs.

Et je plonge…

Joaquin Ferrer, « La Jungle de la Mémoire », et deux détails, 2007.

« Ciel Miroir », 1980.

Sans titre, 2005.

Sans titre, 1963.

« Etude », 2004.

« Entrelacement (étude) », 2005.

Note : ces oeuvres étaient visibles à la rétrospective « Joaquin Ferrer » proposée par la Maison de l’Amérique latine de mai à septembre 2017.

HIIIIIIIIIIIII !!!(1)Boah...(0)

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